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ENSICAEN : dans le secret du paiement

Publié le 25 avril 2024

[Dans les coulisses d’EPOPEA – épisode #12]

Au sein de l’école d’ingénieurs ENSICAEN, acteur historique du Science Park EPOPEA, le paiement électronique et la sécurité qui l’accompagne sont l’un des atouts de l’établissement. Ses étudiants y auscultent les cartes et développent les paiements de demain. Les entreprises, qui recrutent, apprécient.

Utiliser une carte bancaire aujourd’hui est un geste du quotidien, banal et simple. Mais si cet acte, entré rapidement dans les mœurs, ne pose pas de question, c’est parce que la sécurité liée à ce mode de paiement a été prise en compte dès l’origine et validée. Pour cela, l’ingénierie informatique est au cœur des solutions innovantes de paiements électroniques. Garante d’un haut niveau de technicité et de sécurité, elle offre aux acteurs (commerçants, e-commerçants, banques, clients) un choix de plus en plus large de moyens de paiement.

A Caen, l’école d’ingénieurs ENSICAEN (École Nationale Supérieure d’Ingénieurs) fait partie de ces établissements en France qui ont été, dès le début de ces transactions numériques sécurisées, à la pointe de ces recherches mais aussi de ces enseignements, et donc de la formation des étudiants. La monétique, c’est-à-dire la sécurité pour le monde du paiement, a donc très vite fait la réputation du site caennais. Ainsi, depuis 1997, l’ENSICAEN propose un cursus spécialisé dans l’architecture et la cybersécurité du e-paiement (cartes bancaires, prélèvements, paiements instantanés, cryptomonnaies, smartphones, NFC…).

« Plein de domaines concourent à la sécurité des paiements. Les techniques ont évolué au cours du temps, les besoins aussi. Comme la biométrie. Nous occupions une niche avec la volonté d’être forts sur le sujet. L’école était reconnue comme un label de la part des consultants monétiques. Nous avons gardé des sujets sur lesquels nous sommes toujours identifiés par les banques et les prestataires qui restent attentifs à nos promotions d’élèves », explique Christophe Rosenberger, professeur à l’école d’ingénieurs ENSICAEN et directeur du GREYC (Groupe de recherche en informatique, image, et instrumentation de Caen), un des laboratoires de recherche au sein de l’établissement.

Caen et la monétique, une histoire commune

Ce n’est pas un hasard si la Normandie et la ville de Caen, en particulier, ont toujours été au cœur d’un écosystème favorable au développement de la monétique en France. Entreprises, formation, recherche et développement… tous les outils étaient déjà installés dans ce qu’on appellera un « cluster ». Certains depuis longtemps, comme le centre de R&D de France Telecom, l’un des premiers centres mondiaux de recherche et développement en télécommunications. Tout commence en 1983 à la création du SEPT (Service d’études communes de la Poste et de France Telecom), devenu CENT en 1987 puis France Telecom R&D pour désormais prendre le nom d’Orange Lab. A tel point qu’on peut écrire à Caen l’histoire de la monétique.

Ainsi, en 1984, René Lozach lance le 1er département monétique de France Telecom. Les applications des cartes à puce pénétraient en parallèle dans le monde de la formation pour ne plus le quitter.

Recherche et anticipation

L’ENSICAEN, on l’a dit, est aussitôt devenue un acteur de la formation initiale ou/et par apprentissage mais aussi de la formation continue pour ces métiers de la monétique. En 2005, un pôle de compétitivité « Transactions électroniques sécurisées » (Pôle TES) voit le jour, dont l’école est membre. Caen est retenue comme ville NFC (Near field communication) et l’application « Payez mobile » y est testée. Dès 2009, une équipe « Monétique et biométrie » est créée au sein de l’établissement d’enseignement et de recherche, sur laquelle la formation s’adosse.

Sur ce dernier point, un laboratoire de l’école travaille de très près ces sujets. Biométrie, sécurisation des transactions électroniques, authentification du client, cryptographie sont quelques-unes des thématiques sur lesquelles œuvrent les chercheurs du GREYC, le laboratoire de recherche spécialisé dans les sciences du numérique, pour justement améliorer et renforcer les dispositifs de sécurité. « Nous sommes toujours en contact avec les industriels avec qui nous travaillons. Face aux ruptures technologiques, nos recherches de pointe nous permettent d’anticiper les évolutions des formations. L’intelligence artificielle en fait partie », précise Christophe Rosenberger.

Les entreprises plébiscitent

La monétique et les transactions sécurisées offrent aujourd’hui de très nombreuses perspectives d’emploi. Cartes, terminaux, test d’homologation et de certification, sécurité informatique, lutte contre la fraude, acquisition, émission, réseaux bancaires… Les opportunités professionnelles se trouvent dans un large panel de secteurs d’activité. « De belles carrières s’offrent à nos étudiants », aime à souligner l’enseignant-chercheur.

Pour preuve, les entreprises ne manquent pas les rendez-vous proposés par l’école qui, en 2023, a accueilli la 10e édition de son forum entreprises-étudiants. « Nous recherchons des profils qualifiés et les élèves formés par l’école sont rapidement opérationnels. Nous proposons des postes variés géographiquement et techniquement », indique Jean-Pierre Dubord, directeur général d’Elitt, un laboratoire spécialisé dans les transactions électroniques sécurisées qui propose des services d’évaluation, d’audits, de formation et de conseil, filiale du GIE Carte Bancaires.

Il va ainsi vérifier le bon fonctionnement et l’interopérabilité des produits utilisés lors de ces transactions. « Les formations dispensées ici, avec cette culture bancaire et monétique, permettent de gagner beaucoup de temps lors du recrutement. Les paiements sont incontournables et la volonté est de les développer et les maintenir chez nous, en France », plaide Thomas Biondollilo, responsable Etudes et Solution Fiduciaire chez Crédit Agricole Payment Services (CAPS) et lui-même ancien élève de l’ENSICAEN. La preuve par l’exemple.

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