Traitement des cancers au Centre François Baclesse

En comparaison de ses homologues, le Centre de Lutte contre le Cancer François Baclesse se distingue par une spécificité affichée en génétique du cancer[1], en soins de support[2] ainsi qu’en proton-thérapie. Cette dernière méthode de soin supplée à la radiothérapie classique qui recourt aux faisceaux de photons (rayons X) pour le traitement des tumeurs. On parle dans ce cas de rayons non chargés, ce mode de traitement ayant toutefois le grand inconvénient de faire supporter des doses de rayons X à des tissus sains qui se trouvent à proximité de la tumeur, avec des effets secondaires indésirables.

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A l’instar de l’Institut Curie d’Orsay et du Centre Antoine Lacassagne de Nice, le Centre Baclesse propose depuis juillet 2018 un nouveau mode de traitement de très haute précision des tumeurs cancéreuses en utilisant des particules chargées, en l’occurrence des faisceaux de protons. La dose qui est délivrée autour de la tumeur, au niveau des tissus sains, est très faible. En d’autres termes, on peut parler d’une sorte de « thérapie balistique » puisqu’elle consiste à atteindre directement la tumeur en évitant d’irradier les zones saines pour réduire les effets secondaires.

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Cette méthode de soin s’avère particulièrement efficace pour les tumeurs radio-résistantes qui exigent de fortes doses tels que les sarcomes des tissus mous[3], les tumeurs du cerveau, de l’œil, de la moelle épinière, mais aussi pour les enfants atteints de cancer.

Au regard de la rareté de ce type d’équipement en France, le Centre Baclesse propose cette option thérapeutique, en coordination avec les autres CLCC, à la population du territoire français, ainsi qu’à des patients venant de l’étranger. Ce mode de traitement a démarré en juillet 2018 grâce à l’installation d’une première machine de production de protons sur le site de Cyclhad permettant de traiter actuellement 18 à 20 patients par jour.

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Le projet baptisé Archade comprend un deuxième volet, unique en France, qui consistera à traiter des tumeurs avec des ions carbone. Pour cela, il est prévu de construire une nouvelle machine, dite C400. Le C400 va rejoindre le site de Cyclhad où seront donc traités à terme des patients par proton et carbon-thérapie. Des activités de recherche sur les ions carbone y seront aussi menées. Des équipes en radiobiologie ou en physique nucléaire travailleront ensemble pour mieux comprendre l’interaction des ions accélérés avec les tissus malades ou sains. La production d’ions hélium ou d’ions néon par cette machine est envisagée.

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[1] La génétique du cancer comprend l’oncogénétique, qui est la génétique des prédispositions héréditaires aux cancers, ainsi que la génétique des tumeurs, également appelée « somatique », qui consiste à identifier dans la tumeur les altérations génétiques pouvant être ciblées par un traitement spécifique et qu’on appelle thérapie ciblée. La génétique du cancer permet de nouvelles approches thérapeutiques basées sur les caractéristiques génétiques du patient et de sa tumeur : c’est la médecine personnalisée.
2 Les soins de support traitent les symptômes liés à la maladie et/ou aux effets secondaires des traitements avec, à titre d’exemples, la prise en charge de la douleur, la nutrition, la rééducation fonctionnelle (kinésithérapie, activité physique adaptée…), l’accompagnement social et psychologique, les soins de bien-être et de confort…
3 Il existe de nombreux types de tissus mous dans tout le corps humain : graisse, muscles, tissus fibreux, vaisseaux sanguins et lymphatiques, nerfs…